Rentrée 2024 : les associations alertent sur les difficultés rencontrées par les élèves en situation de handicap pour avoir accès à l’éducation

La scolarisation des élèves en situation de handicap est l’affaire de tous : enseignants, professionnels, familles. Aujourd’hui encore, trop de jeunes se voient exclus – du fait de leur handicap et faute d’un accompagnement suffisant et adapté – de l’école de la République, et ce malgré la ratification par la France de la Convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH).  

Depuis de nombreuses années, l’Unapei met en lumière les difficultés rencontrées par les élèves en situation de handicap intellectuel et cognitif pour avoir accès à l’éducation, comme tous les autres enfants. L’Unapei relance la campagne #Jaipasecole et la plateforme www.marentree.org, qui recueille les témoignages des familles et des professionnels concernées. Là encore, chaque année, les témoignages restent à peine croyables. 

Le sondage OpinionWay, réalisé en août 2024 pour l’Unapei, révèle que : 

  • L’école inclusive reste perçue comme difficile à mettre en œuvre pour les enseignants par 80% des Français, qui considèrent qu’il est difficile pour l’école inclusive de s’adapter aux besoins spécifiques de chacun de ces enfants (83%), et à la diversité des situations de handicaps (80%).  
  • Si 83% des Français sont conscients des conditions de scolarisation inadaptées ou inexistantes des enfants en situation de handicap intellectuel, 89% s’entre eux déplorent le manque important de professionnels formés permettant d’accueillir tous les enfants en situation de handicap à l’école. 
  • De plus, 74% des Français estiment que l’école inclusive est un bénéfice pour tous et certain pour les autres enfants sans handicap. 

A l’initiative de Trisomie 21 France, 12 associations ont relancé la campagne « # Ma place, c’est en classe ! Bâtissons ensemble une école inclusive ». Pour elles, les intentions ne suffisent plus et l’école ne sera véritablement inclusive qu’avec un effort collectif. Ces associations demandent que le nouveau Gouvernement engage une réflexion approfondie sur la persistance des obstacles à la scolarisation de tous les élèves, en interrogeant la place et le rôle des accompagnants, la coopération entre les différents acteurs et les nouveaux dispositifs qui ont vu le jour ces dernières années. 

Le sondage iFop, réalisé en juin 2024 pour le collectif Collectif « Ma place c’est en classe » montre que :  

  • Beaucoup d’enseignants affichent leur scepticisme sur la qualité de l’inclusion offerte par les établissements scolaires (et de manière croissante à mesure que le niveau scolaire progresse) : déjà mitigés sur l’inclusion des enfants avec un type de handicap en maternelle (« bien intégrés » pour 53%), ils deviennent franchement pessimistes sur l’inclusion des élèves en classes de lycée (seuls 31% estiment qu’ils sont bien intégrés au sein d’un lycée général ou professionnel). 
  • Alors même que 9 enseignants sur 10 doivent faire face, à un moment de leur carrière, à l’accueil d’enfants en situation de handicap, seuls 2 sur 10 y sont formés (20%). Pour ces derniers, la durée de formation dépasse rarement quelques jours (pour 63%, la formation a duré 1 à 2 jours).