A l’occasion de la 29e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), organisée par LADAPT, l’Agefiph et le Fiphfp, le Collectif Handicaps alerte sur les discriminations, dont sont toujours victimes en 2025 les travailleurs handicapés pour accéder à un emploi, s’y maintenir ou évoluer.
- Un taux de chômage de 12 %, presque deux fois supérieur à la moyenne nationale en 2024 : même si le taux de chômage a baissé, le plafond de verre d’un taux de chômage deux fois supérieur perdure d’année en année.
- Près d’une entreprise sur deux d’au moins 20 salariés ne respecte toujours pas l’obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés
- Un taux d’activité des bénéficiaires de l’obligation d’emploi de 46%, contre 75% pour l’ensemble de la population.
- 54 % des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi en chômage de longue durée
- 35 % de travailleurs à temps partiel, contre 17% pour le tout public.
- 35% de cadres et professions intermédiaires, contre 49% pour le tout public.
D’après la Défenseure des droits, le handicap et l’état de santé forment, depuis plusieurs années consécutives, le premier critère de discrimination dans l’accès à l’emploi. Les freins sont encore trop nombreux :
- Discriminations et préjugés à l’embauche ou dans l’entreprise : les employeurs sous-estiment trop souvent les compétences et capacité des candidates et candidats handicapés et/ou peuvent bloquer des évolutions de carrière en estimant que le travailleur « n’a pas le potentiel » pour des responsabilités accrues
- Formations inadaptées, qui empêchent d’avoir les niveaux de qualification requis pour l’accès ou la progression en poste
- Non-respect des obligations d’aménagements (matériels, horaires ou organisationnels) des postes aux besoins des travailleurs et manque d’informations des personnes concernées sur leurs droits
- Culture d’entreprise non-inclusive : processus de recrutement inadaptés ou inaccessibles, micro-agressions, isolement, manque de soutien managérial, absence de référent handicap, etc.
- Risque accru de précarité financière : temps partiel subi, absence de prise en charge des absences liés à la santé ou la fatigabilité du travailleur, rémunération moindre, etc.
- Autocensure que ce soit en termes d’opportunités professionnelles futures ou dans la déclaration de son handicap lors d’un recrutement
Le projet de loi de finances pour 2026 n’envoie aucuns signaux positifs : baisse significative des effectifs de France Travail, aucun crédit alloué à l’adaptation des formations professionnelles, baisse des dotations alloués aux dispositifs d’accompagnement vers l’emploi (EA, emploi accompagné, IAE, etc.), baisse des moyens financiers des ESAT…
Le Collectif Handicaps appelle à :
- Faire du maintien en emploi une priorité des politiques publiques d’insertion professionnelle
- Respecter l’obligation d’aménagement raisonnable des postes de travail (adaptation des outils et horaires de travail, mise en accessibilité des lieux et équipements, etc.
- Déployer une offre de formation professionnelle accessible et adaptée, tout au long de la vie, pour permettre la montée en compétence des personnes en situation de handicap
- Généraliser la présence d’un référent handicap dans toutes les organisations et former les managers à l’accompagnement des travailleurs handicapées et à la santé mentale au travail
- Allouer les moyens nécessaires à France Travail pour lui permettre le déploiement des missions d’orientation, de diagnostic et d’accompagnement des personnes en situation de handicap
- Soutenir tous les dispositifs d’accompagnement à l’emploi
L’emploi, c’est bien plus qu’un revenu, c’est la possibilité de participer pleinement à la société, de faire valoir ses compétences et de construire son autonomie, quel que soit son handicap.
Permettons à toutes les personnes de travailler si elles le peuvent, tout en garantissant la liberté de choix de l’activité et du métier à exercer.